Sur le colloque organisé conjointement par le Centre Maghrébin d’Etudes Stratégiques (CMES) et la Fondation Konrad Adenauer (FKA) / Programme Régional de Sécurité Energétique et Changement Climatique au Moyen – Orient et en Afrique du Nord,
Sur le colloque organisé conjointement par le Centre Maghrébin d’Etudes Stratégiques (CMES) et la Fondation Konrad Adenauer (FKA) / Programme Régional de Sécurité Energétique et Changement Climatique au Moyen – Orient et en Afrique du Nord, |
Rapport
sous le thème :
La transition énergétique en Mauritanie : dimensions environnementales et objectifs de développement.
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Nouakchott les 25 et 26 mars 2022.
Chronologie des travaux du colloque
Les travaux du colloque se sont déroulés les 25 et 26 mars 2022 à l’Hôtel de Nouakchott à Nouakchott. Le coup d’envoi de ces travaux a été donné par Dr Didi Ould Saleck, Président du (CMES), qui a souhaité la bienvenue au panel de la Fondation Konrad Adenauer et au public convié à assister à cette importante manifestation scientifique.
A son tour, le Directeur de la Fondation Konrad dans la sous-région, Mr Stiffen a pris la parole pour remercier le CMES, et au-delà, les mauritaniens pour l’accueil chaleureux et l’hospitalité légendaire dont il a été l’objet, lui et ses collaborateurs, depuis leur arrivée sur le sol mauritanien.
Il a, par la suite, fait un bref rappel historique sur la Fondation Konrad et ses domaines d’intervention, brossant ainsi un tableau assez varié de ses réalisations sur plusieurs niveaux dont l’éducation, la recherche scientifique, la formation, pour ne citer que ceux – là.
Première journée :
- La première séance était présidée par Dr Abdellahi Ewah
Au cours de cette séance, trois exposés étaient à l’ordre du jour :
- Energie et position de la Mauritanie en matière de changements climatiques : quels profits pour le processus de développement.
L’exposé a été animé par l’ingénieur Mohamed Saleck Ould Heyine, ancien administrateur directeur général de la société nationale industrielle et minière (SNIM).
- Changements climatiques : la portée et les enjeux, quelle place pour les énergies renouvelables en Mauritanie. La présentation a été faite par Monsieur Sidi Mohamed El Wavi, directeur du climat et de l’économie verte au ministère de l’environnement.
- La capacité du gisement solaire en Mauritanie et l’intérêt de sa transition. L’exposé a été présenté par Mme Esreya mint Moustapha, professeur à l’ENS.
1- L’ingénieur Mohamed Saleck Ould Heyine a fait un tour d’horizon rapide des potentialités de la Mauritanie en matière d’énergie de façon ‘une manière générale et des énergies renouvelables, en particulier.
il a dévoilé à son auditoire – essentiellement formé de jeunes experts et de chercheurs – un certain nombre de réalités concernant la question de l’énergie en Mauritanie sans chercher à donner des chiffres précis.
Parmi ces réalités, le fait que des études ont été faites depuis quelques années sur pratiquement toutes les énergies propres que la Mauritanie peut exploiter et/ou demander à ses partenaires d’y investir. Ces potentialités énergétiques concernent surtout l’énergie solaire, l’énergie éolienne et l’hydrogène vert.
L’orateur s’est interrogé sur les possibilités pour les populations de bénéficier des retombées économiques de l’investissement dans ces énergies, avant de fustiger un certain discours ‘’officiel’’ véhiculé par des milieux financiers ici et ailleurs préconisant la mise en place d’une stratégie basée sur l’exploitation des énergies propres au lieu de mettre en avant les atouts socio-économiques de l’exploitation imminente de notre gaz.
Il a, par ailleurs, souligné que les retombées économiques du gaz sont beaucoup plus importantes que celles à tirer de la fabrication de l’hydrogène vert qui ne peut être exploité avant 2030, attirant ainsi l’attention sur les conséquences prévisibles de la guerre entre l’Ukraine et la Russie sur l’avenir de l’énergie de part le monde. Notre pays doit tout faire pour entrer en contact avec les pays européens qui ont déjà entamé des contacts afin de trouver des nouveaux marchés énergétiques pouvant supplanter les approvisionnements en provenance de la Russie.
Il a, également, souligné la nécessité de mettre en place des stratégies basées sur la transformation de nos matières premières, ce qui crée une valeur ajoutée à même de promouvoir l’industrialisation et l’avènement d’une main d’œuvre nationale qualifiée capable non seulement de rivaliser avec les compétences étrangères employées par la plupart des compagnies minières travaillant en Mauritanie, mais également et surtout, d’assurer la mise en valeur des richesses de nos différentes richesses encore non revalorisées.
2- Monsieur Sidi Mohamed El Wavi a commencé par louer les efforts que déploie le Centre Maghrébin d’Etudes Stratégiques pour aider à mettre en place une dynamique stratégico-intellectuelle avant de commenter l’exposé de Ould Heyine qui, selon lui, a donné une sorte relevé des richesses minières que recèle notre sous-sol et les potentialités énergétiques qui font notre fierté.
Il a voulu, par ailleurs, attirer l’attention des participants sur l’importance de faire davantage de lumière sur certains concepts largement utilisés par les orateurs mais dont la signification et la portée ne sont pas nécessairement cernés par tous, tels que les changements climatiques, les énergies propres, la problématique de la transition énergétique etc…
Dans le même ordre d’idée, il a fait remarquer que le concept des changements climatiques s’oriente vers les perturbations et les catastrophes dont est victime notre planète terre depuis quelque temps à cause justement du réchauffement du globe, ou la persistance du phénomène communément appelé ‘’effet de serre’’.
Le conférencier a rappelé que la Mauritanie a connu ce phénomène depuis les années 70 du siècle passé, ajoutant que la communauté internationale n’a découvert le phénomène qu’un peu tardivement.
Consciente de l’aggravation du phénomène et ses conséquences désastreuses sur l’économie mondiale, la communauté internationale a adopté, depuis bientôt un demi-siècle, des politiques basées sur la diminution de l’usage de certains gaz comme le CO2, le méthane, et autres, ce qui a permis de mettre en place des stratégies axées sur deux principes essentiels : l’adaptation et l’atténuation, a – t – il ajouté.
Le conférencier a expliqué que la transition de l’énergie fossile aux énergies propres a un prix que les pays doivent payer en terme d’économie, car la réalisation des études et la mise en place des mécanismes de transition vers ces nouvelles énergies amies de la nature est, non seulement coûteux, mais également lent.
Une telle situation ne peut qu’avoir des répercussions économiques devant lesquelles les pays – industrialisés ou en voie de développement – doivent agir, rappelant que l’essentiel des émissions des gaz provient des pays industrialisés et que l’Afrique n’émet que 4% des gaz soupçonnés d’être à l’origine du réchauffement de la terre.
Il a, enfin, confirmé que notre pays possède des atouts assez considérables matière d’énergie renouvelable, parmi lesquels un ensoleillement permanent, des vents qui soufflent tout au long de l’année, enfin et surtout sa proximité des marchés consommateurs de ces énergies.
3 – Madame Esreya a présenté un exposé riche en idées pratiques relatives à des expériences qu’’elle a elle-même supervisées dans le domaine de l’exploitation des énergies propres pour fabriquer certains objets que nous utilisons dans notre vie quotidienne tel que le four à gaz pour cuire le pain (il s’agit d’une technique qui permet de transformer l’énergie solaire en énergie thermique capable de remplacer le gaz butane dans la cuisson et la préparation de nos repas).
Dans sa présentation, Mme Esreya a fait un tour d’horizon des potentialités de notre pays en matière d’énergies renouvelables (soleil, vent, hydrogène vert….), appelant les différents acteurs concernés à s’orienter davantage vers l’investissement dans ces nouvelles sources d’énergie qui constitueront la pierre angulaire de tout développement économique dans l’avenir.
- Débat
Aussitôt après les 3 premiers exposés, le président de la séance à ouvert le débat, demandant aux intervenants de faire des commentaires constructifs à même d’enrichir les différents aspects des thématiques traitées par les conférenciers.
- Monsieur Yarbana Kharrachi, a critiqué les pays industrialisés, européens surtout, qui font de la question des changements climatiques leur cheval de bataille pour pénaliser les pays en voie de développement en leur imposant des mesures draconiennes qui freinent leur développement économique et créent un climat propice à l’insécurité et à la faillite des institutions.
- Heyine a fustigé un certain sentiment de fierté irréaliste largement partagé en Mauritanie qui veut nous convaincre que tout est pour le mieux des meilleurs du monde en matière d’énergie et qu’il n’y a pas lieu de se soucier de l’avenir. D’accord, nous avons les compétences et les atouts nécessaires pour exploiter nos sources, mais nous avons aussi besoin de retrousser nos manches comme on dit…Il faut qu’on bouge, a – t – il martelé à plusieurs reprises.
Il suggère la mise en place de stratégies encourageant la transformation des matières premières que nous exportons pour créer une valeur ajoutée capable d’absorber le chômage des jeunes compétences et de donner un coup de pousse à notre économie, ajoutant que certains pays voisins ont d’ores et déjà inauguré ce processus en fabriquant des produits utilisés dans les industries énergétiques.
- A son tour, Emmemé Ould N’vaa, a énuméré les richesses – minières et autres – qui font de la Mauritanie l’un des pays de la sous-région les mieux placés pour procéder à la transition énergétique. Il a remarqué que la crise qui vient de se déclencher en Europe – la guerre en Ukraine – est une crise à base énergétique, partant, elle doit nous inciter à revaloriser nos potentialités dans ce domaine.
Mais, je me demande pourquoi les pouvoirs publics n’ont pas mis en avant la mise en place d’une stratégie visant l’exploitation de l’uranium comme source d’énergie ?
- Ibrahima Sarr, un pêcheur, a, quant à lui, soulevé quelques problèmes vécus par les campements des pêcheurs le long du littoral entre Nouakchott et Nouadhibou. Selon lui, parmi les problèmes les plus récurrents, viennent en premier lieu la question de l’électricité, de l’eau potable, de la pollution des côtes, de la scolarisation des enfants, etc..
Il s’est interrogé pourquoi il n’existe pas de stratégies favorisant l’investissement en énergies propres dans cette zone où tout laisse croire que l’implantation de projets énergétiques serait bénéfique, non seulement pour les populations des Imraguens, mais aussi pour l’économie du pays dans son ensemble.
- Mohamed Lemine Ould Dahi, professeur, a tout d’abord remercié les organisateurs du colloque avant de rappeler que l’initiative de transition de l’énergie fossile aux énergies propres a été prise par les pays industrialisés sous l’impulsion et la pression des organisations de la défense de la nature qui ont tiré la sonnette d’alarme face à l’aggravation des effets dévastateurs du phénomène de l’effet de serre.
- Mint Ahmed Damou a dit être préoccupée par les conséquences catastrophiques des changements climatiques qui se sont accentuées ces dernières années. Elle a, à ce propos et pour se prémunir contre de telles catastrophes, proposé la construction d’une digue de protection à côté du cordon dunaire séparant la ville de Nouakchott de la mer.
Réagissant aux commentaires du public, Ould El wavi a loué les remarques et suggestions de Monsieur Heyine concernant les potentialités énergétiques du pays et la nécessité de créer une dynamique de transformation de nos matières premières.
A ce propos, il a rappelé que l’Etat mauritanien a des engagements en matière de politique énergétique vis-à-vis de ses partenaires et que le concept de la transition énergétique ne veut pas dire renoncer ipso facto à l’utilisation des énergies fossiles, car il s’agit d’un long processus qui exige des sacrifices et engendre des coûts énormes.
Citant l’exemple du Royaume d’Arabie Saoudite, qui a déjà investi des dizaines de milliards de dollar dans l’exploration de nouvelles sources d’énergie, Ould El wavi a dit que l’ensemble des pays pétroliers sont au devant de la scène de ce long et parfois, pénible processus.
Dans le domaine du partenariat entre le secteur public et le secteur privé, il a dévoilé l’existence d’un projet en ce sens entre la SOMELEC et certains investisseurs privés, ce qui est de nature à encourager d’autres à se lancer dans ce secteur prometteur.
Concernant les effets néfastes du réchauffement de la terre, il faut mentionner la montée du niveau de la salinité des eaux de mer, causant la migration des poissons vers des zones moins impactées par le phénomène, ajoutant que 1/3 des populations mondiales vit dans les zones côtières, et que les côtes africaines sont les moins exposées aux typhons.
- Deuxième séance était présidée l’ingénieur Mohamed Saleck Ould Heyine
Au cours de cette deuxième séance deux présentations étaient à l’ordre du jour :
- La Mauritanie et les projets d’application en énergie renouvelables, animée par Dr Ahmed Mohamed Yahya, professeur à l’université de Nouakchott Al asriya,
- L’importance des économies des énergies renouvelables, dispensée par Dr Abdellahi Ewah, professeur à l’université de Nouakchott Al asriya,
Le premier conférencier de la séance, Dr Mohamed Yahya, a commencé son intervention par la projection d’une cartographie des sites énergétiques en Mauritanie essentiellement concentrées dans les zones côtières et celles à dominance désertique où le vent et le soleil sont constamment présents.
Il a mis en exergue les différents aspects de l’action du centre d’énergies crée en 2000 par l’université de Nouakchott grâce à un partenariat avec le Royaume d’Espagne pour encourager et vulgariser l’usage des énergies propres en Mauritanie. Parmi les réalisations et/ou objectifs du centre, l’orateur a mentionné, entre autres :
- Des bourses d’études en Espagne pour 5 étudiants mauritaniens,
- Le financement d’un projet visant la création et l’utilisation d’une énergie hybride
- La réalisation d’études sur l’implantation de centrales éoliennes et solaires
- La mise à la disposition des étudiants d’un laboratoire évolué
- La réalisation d’études sur le vent le long des côtes entre Nouakchott et Nouadhibou,
- La réalisation d’expériences sur la distillation de l’eau de mer,
- Projet d’électrification de la ville de Chami et une fabrique de glace,
- Electrification de Boulenouar
- Projet mixte entre l’université et ses partenaires pour la réalisation de 20 stations de production d’énergie sur le territoire national,
- Projet de montage d’une centrale 4.4 mw à Zira, Nouadhibou, en plus de plusieurs autres projets programmés dans d’autres sites.
Le conférencier a tenu à rappeler que l’objectif visé à travers ce programme ne se limite pas à produire des énergies propres, mais aussi et surtout, de les maitriser afin d’en faire les usages appropriés, en ce dépit de l’insuffisance de compétences nationales qualifiées au niveau de l’administration chargée d’exécuter et de gérer l’ensemble de ces projets.
Le deuxième exposé de la séance était celui du Dr Abdellahi Ould Ewah, qui, au lieu de dispenser un cours magistral sur le thème de son intervention, a choisi de faire un constat critique de notre présent comme de notre passé à travers des questions auxquelles l’audience a vivement réagi.
En effet, Ould Ewah a culpabilisé toute la classe politique nationale, qui, selon lui, est responsable de notre déroute depuis l’indépendance jusqu’à nos jours.
Il a sévèrement critiqué le système éducatif national, qui a fait l’objet de nombreuses réformes maladroitement préparées et exécutées par les différents régimes qui se sont succédés depuis 1960.
En réalité, la faiblesse du niveau des produits de ce système et l’inadéquation des programmes enseignés avec les besoins du marché du travail ne sont que le sommet de l’iceberg de la faillite, non pas seulement du système éducatif, mais également de la structure étatique dans son ensemble, a insisté le conférencier.
- Débat
- Sidina El atigh a tout d’abord loué les efforts du CMES visant à débattre des grandes questions qui préoccupent les intellectuels et les hommes d’état mauritaniens, en particulier, celles ayant trait à la problématique de l’éducation et la bonne gouvernance.
L’intervenant s’est, par la suite, interrogé sur la question de la maintenance dans les cahiers des charges des projets réalisés pour le compte du secteur public après leur réception : incombe – t – elle au maître d’œuvre ou au bénéficiaire ?
- Dr Ahmed a, quant à lui, a parlé des défis qui se dressent sur le chemin de la transition énergétique eu égard à la gestion des ouvrages réalisés et le chevauchement des attributions des structures administratives chargées de l’atteinte des objectifs de cette transition (ex : l’agence nationale chargée de l’énergie renouvelable et la société Somelec).
- Abdellahi …. Trouve que le secteur privé est crée par une décision politique et non une volonté de nos hommes d’affaires de participer au développement socio-économique du pays, précisant que ces mêmes hommes d’affaires ne sont pas suffisamment ambitieux pour monter des projets viables capables de servir l’intérêt général.
- Un autre intervenant a affirmé que le soleil est à l’origine de toutes les énergies sauf, peut-être, celle provenant de l’uranium. Il a, en outre, critiqué le monopole de la vente de l’énergie en Mauritanie par la société étatique SOMELEC, ce qui, pour lui, constitue une entrave réglementaire devant l’investissement dans ce secteur vital. Il a, enfin, posé une question relative aux coûts des énergies renouvelables en comparaison avec ceux des autres énergies.
III – La troisième séance était présidée par
Dr Ahmed Mohamed Yahy
Au cours de cette troisième séance deux thèmes ont été abordés :
- Les principales mines nécessaires à la transition énergétique et l’importance d’orienter les politiques minières vers la production présenté par l’ingénieur Ahmed Taleb Mohamed,
- Exigences de la transition à l’énergie verte en Mauritanie, animé par Mint Sidi Bouna, dite Aziza, directrice d’une société privée.
Le premier exposé de la séance a été présenté par l’ingénieur Ahmed Taleb Mohamed, qui a ouvert son intervention sur une définition des rapports qu’il y a entre la transition énergétique et l’exploitation et la transformation des mines en produits finis.
Dans ce même cadre, il a fait un rappel historique sur l’évolution énergétique depuis 1820, année de la découverte du charbon comme source d’énergie jusqu’en 1920, date de la découverte de l’or noir (le pétrole).
Il a déclaré que la transition énergétique est irréversible, une réalité qui a poussé le gouvernement américain à exiger que 50% des engins motorisés soit électrique à l’horizon de 2030.
Le conférencier a, d’autre part, indiqué que certaines mines seront bien cotées grâce notamment à leur importance pour la fabrication des énergies renouvelables. Parmi ces minerais, le cuivre, le lithium, la terre précieuse, pour ne citer que ceux – là.
Il est à noter que ces mines sont polluantes, ce qui met les pays projetant leur usage devant un dilemme : continuation et aggravation de la pollution de l’environnement ou recherche d’autres solutions qui ne sont pas celles déjà sur la table, a – t – il rappelé.
Le deuxième exposé a présenté par Mme Aziza, qui a d’abord loué l’initiative du CMES d’organiser ce genre d’activité qui ne peut que consolider les connaissances des chercheurs et experts participant au colloque.
A l’instar des autres présentations, vise à mieux cerner la problématique de l’énergie renouvelable en Mauritanie en brossant un tableau assez détaillé du potentiel énergétique, reparti sur cinq sources essentielles, qui sont:
- L’énergie solaire
- L’énergie éolienne
- L’énergie thermique
- Le biogaz
- …….
Elle a fait une comparaison de la production énergétique générale de 2012 et 2022, remarquant une augmentation significative des quantités produites au cours de la dernière décennie.
La conférencière a invité les pouvoirs publics et les chercheurs à s’orienter vers la production du biogaz qui, selon elle, ne pollue pas l’environnement qu’à un niveau très limité et dont les coûts sont raisonnables. Ce type d’énergie est obtenu à partir du déchet animal abondant dans les zones où il y a une concentration du bétail comme l’est et sud-est du pays.
Du point de vue de Mme Aziza, la production de cette énergie constitue une arme à double tranchant. D’une part, elle va limiter les effets nuisibles du reflet du déchet sur la santé des populations rurales, tout comme elle va créer une source de revenu pour les employés qui vont être impliqués dans les opérations de collecte et de traitement du déchet, d’autre part.
Elle a, en outre, parlé de l’énergie issue du charbon de bois largement utilisé dans les zones rurales, particulièrement, chez les villageois des périmètres agricoles, appelant pour un partenariat dans ce domaine entre le public et le privé en vue de revaloriser cette énergie encore sous exploitée.
- Débat :
- Monsieur Mohamed Lemine a dit sa fierté d’assister à ce colloque qui s’intéresse à l’avenir des énergies renouvelables en Mauritanie et leur mise en valeur.
Il s’est dit étonné de l’absence d’industries en Mauritanie, un pays qui possède des richesses minières variées, mais, hélas, vendues à l’état brut sans, donc, créer une valeur ajoutée pouvant aider au développement socio-économique et, partant, faciliter la transition énergétique en cours.
- L’ingénieur Brahim Khlil, quant à lui, il a soulevé la question des coûts à payer pour assurer une transition énergétique réussie, rappelant que l’Etat mauritanien a besoin de partenaires financiers pour mettre en valeur son potentiel en énergie propre.
Il a, par ailleurs, suggéré que la SNIM révise sa stratégie de commercialisation des minerais de fer pour s’orienter vers une politique de transformation et d’industrialisation.
- Pour monsieur Emmemé, les coûts des hydrocarbures sont très élevés en Mauritanie, c’est pourquoi il est impérieux de chercher des solutions et des stratégies à même de sortir le pays de cette situation d’étranglement énergétique qui perdure depuis toujours, en mettant en valeur nos potentialités en énergies renouvelables.
- Quant à Mme Esreya, elle posé une seule question à Mme Aziza lui demandant d’expliquer davantage sa proposition de mettre en valeur le déchet animal pour produire le biogaz. Quel matériel à utiliser dans cette industrie ?
- De son côté, Lemhaba a souligné un problème extrêmement important, c’est celui de l’exécution et du suivi des projets en Mauritanie. D’après lui, la plupart des projets qui voient le jour dans notre pays sont condamnés à disparaitre faute du contrôle et du suivi nécessaires pour les mener à terme.
- Monsieur Mohamed Lemine, universitaire, a trouvé que certaines informations relatives à nos potentialités en énergies renouvelables ne sont pas exactes à cause tout simplement de l’inexistence d’une industrie nationale en la matière.
- Monsieur Mohamed Yahya Ould Ebbé a rappelé que la Mauritanie a adhéré à toutes les conventions internationales relatives à la transition énergétique. Il a révélé qu’en 2005, il a été organisé un colloque sur le thème des énergies renouvelables et que ses conclusions sont restées sans suite, affirmant ainsi que nous vivons au jour le jour.
- Réactions des conférenciers:
- Monsieur Taleb a dit que la production de l’hydrogène vert constitue une opportunité pour la Mauritanie qui possède des atouts inégalés en énergie éolienne et solaire, ajoutant que le pays est en passe de produire une autre énergie moins fossile, celle du gaz prévu fin 2023.
Il a insisté sur le sérieux des projets énergétiques en phase d’étude ou d’exécution, rappelant que les pouvoirs publics mauritaniens sont parfaitement conscients des défis de la transition, car dans un avenir proche, la facture énergétique sera lourde pour les pays qui ne produisent pas des énergies non polluantes.
Deuxième journée
La quatrième séance était présidée par